Le château de la Reine Blanche de Navarre
En se promenant dans le joli village de Neaufles-Saint-Martin, au détour d'un chemin, on aperçoit une tour en ruine.
C'est le château de la Reine de France, Blanche de Navarre (1333-1398), épouse du roi Philippe VI de Valois. Reine douairière durant près d'un demi-siècle, elle tenait en son douaire de Neaufles une cour très active et elle y avait le droit de justice.
Aujourd'hui, le château est hélas à l'état de vestiges. Il n'en reste actuellement que la motte sur laquelle fut construit le donjon, et le fossé.
Le château a été construit au IXe siècle, probablement en bois.
En 856, le roi Charles le Chauve réunit à Neaufles les grands du royaume afin d'organiser une riposte aux attaques normandes. Neaufles est situé au bord de l'Epte, rivière choisie en 911 dans le traité de Saint Clair sur Epte comme limite de la Normandie. Ces nouvelles frontières font donc de Neaufles une place stratégique dans l'organisation des défenses.
Le château est alors reconstruit en 1097 par Robert de Bellême en calcaire et en silex.
Il présente de nombreuses caractéristiques communes aux château de cette frontière de l’Epte. Il est construit au-dessus de son affluent, la Lévrière, entre Gisors et Neufmarché, pour renforcer la ligne de défense face aux châteaux français de Trie, Courcelles, Boury et plus loin Chaumont-en-Vexin.
Le gros-oeuvre de calcaire et de silex, est encore très visible aujourd'hui.
En 1196, la signature du traité de Gaillon rend Gisors et le Vexin Normand à la couronne de France.
Sous le règne d'Henri IV, le château fut démantelé et seul le donjon, la fameuse Tour de la Reine Blanche subsista. Elle fut malheureusement très dégradée sous Mazarin en 1647, qui avait organisé le grand arasement de toutes les forteresses qui auraient pu nuire au pouvoir royal.
Aujourd'hui elle est en partie éventrée.
Les vestiges que l'on peut voir mesurent 20 mètres de hauteur pour 13,60 mètres de diamètre, avec de puissants murs épais de près de 3 mètres.
Elle abritait trois étages sur plancher ouvert par des oculi appareillés.
Les murs entourant la motte et la tour ont disparu, mais de profonds fossés et des enceintes de terre sont encore visibles, délimitant une vaste basse-cour et protégeant la motte, du côté du plateau.
Les rumeurs de la Cour de France se sont depuis longtemps effacées.
Les reines et princesses d'aujourd'hui semblent bien paisibles...